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27 juillet 2013 6 27 /07 /juillet /2013 07:04
BALADE ALCHIMIQUE A BABYLONE

Babylone sur l’Euphrate, ombre d’une cité qui n’est plus sur le miroir de l’eau. Elle se consuma dans le feu du désert et celui des guerres cruelles. La cruauté est inséparable de ce lieu ou sévissait encore de nos jours un dictateur impitoyable. Domestiquer une soif de sang et de souffrance qui sourd du sable ensanglanté depuis des millénaires est au-dessus des forces humaines. Une malédiction ? Peut-être ! En tout cas, cimetière géant de peuples dispersés, abandonnés par leurs dieux, trahis par leurs frères. En ce lieu se cotaient les pires faiblesses humaines dont tout être se devrait de frémir.

Et pourtant Babylone est un cri dans l’histoire des hommes ! Cri qui est resté celui de la dispersion cacophonique de Babel. Cependant, le glaive a su, à cet endroit, devenir charrue pour la splendeur de cette magnifique cité aujourd’hui mirage des ondes de chaleur, mirage qui ressuscite l’antique cité dans le flou et l’incertain des fumerolles du sable incandescent. Âme radiante, âme radieuse qui fût et ne sera jamais perdue !

Babylone ! C’est à peine si le voyageur non prévenu pourra retrouver le site de cette ville unique, symbole toujours fascinant des civilisations disparues,

« Ornement des royaumes, fière parure des Chaldéens » (Esaïe, XIII,19).

Et le passant se souvient alors de la parole du prophète Jérémie :

« Elle ne sera plus jamais habitée… les animaux du désert s’y installeront avec les bêtes puantes »

Au milieu des plaines bibliques dont elle fut pendant, des millénaires comme l’âme très lourde entretenue par plusieurs nations, c’est à peine si l’historien pourra retrouver Babylone, mettre ce non sur un peu de sable. C’est à peine si le chercheur de ruines pourra satisfaire sa curiosité en découvrant ces antiques tours à étages, ces ziggourats, ou ziggurats, rongées par un vent patient aux rafales d’éternité. Avec quel matériau fragile furent élevées ces tours ? Avec le même que celui des palais et des temples : de la boue, de la paille et des roseaux !

Près de Bagdad sont les ruines de la ziggourat d’Akerkouf, ziggourat rouge qui se dresse comme un bloc héraldique victorieux des puissances du vent aigre et mordant avec ses quarante mètres de hauteur. Cette tour —jusqu’à la fin du XVIIIe siècle les voyageurs disaient avoir vu la tour de Babel — est faite de briques crues unies par un mortier d’argile ; sa base a cent mères de côté ; toutes les sept ou huit assises s’intercalent un lit de roseaux destiné à consolider et à absorber l’humidité pour sécher la masse. Des briques et des roseaux ! Et ce monument est toujours debout depuis quatre mille ans… Elle fut construite sous le règne d’un nommé Kurigalzu, contemporain d’Abraham !

Les ziggurats ont marqué les témoins extérieurs à la civilisation mésopotamienne, notamment celle de Babylone, que des auteurs grecs ont décrit et qu'Alexandre le Grand a entrepris de restaurer. Par cet aspect monumental, elles se rapprochent des édifices pyramidaux d'Égypte ou d’Amérique pré colombienne, même si par leurs dimensions, elles sont loin d'égaler les plus vastes de ces édifices qui ont nécessité plus de moyens lors de leur construction.

À l’instar de l’Égypte et de l’Amérique centrale, Babylone glorifiait le soleil. Trait d’union entre les civilisations bâtisseuse de pyramides. Mais aussi détentrice d’un savoir commun. Ce savoir ne saurait être appréhendé par les astrophysiciens géologues et historiens que d’une manière superficielle tant qu’ils prêteront aux rayons solaires les seules vertus mesurables telle la luminosité ou la chaleur. Dans La tablette cultuelle de Sippar, ci-dessous, sont représenté les honneurs au dieu Shamash, dieu du soleil (British Museum). Le roi assis sur son trône tient en main un anneau qui avec son avant-bras reproduit le même symbole que la croix ansée, ou Ank, des Égyptiens, croix qui représente la vie. Le cercle solaire est affublé d’un double rayonnement dont l’un est celui de la lumière l’autre de la chaleur. Le roi rend donc hommage au rayonnement vital, à la vie, pourtant si peu respectée ! Il semble donc que ce symbole de la croix ansée ait sombré dans la sang comme en Amérique centrale pour trouver finalement un terrain propice en Égypte.

Malgré la dimension sanguinaire de cette civil

isation ou l’empalement était monnaie courante ainsi que l’écorchage vif, il y avait des connaissances cachées pour tenter de remédier à un tel état d’âme. Hélas ce fut l‘échec, comme ce fut l’échec en Amérique centrale.

Cependant subsiste dans la pierre, et dans des œuvres d’art, des signes de pratiques alchimiques comme cette statuette d’albâtre ci-dessous ou une femme tient un aryballe ou petit ballon, dont la posture traduit la pratique de l’alchimie du cinabre. De cette opération est issue la dynamisation qui caractérise des pratiques permettant d’élaborer les pharmacopées des médecines alternatives.

Dans ce calcaire du XIIe siècle est représenté le roi Melishipak. Nous voyons dans le ciel le soleil et la lune. En alchimie ces deux astres sont nécessaires car la lune est vectrice des rayons solaires pour réaliser le grand œuvre ou régule étoilé.

En effet, la matière convenablement traitée manifeste une étoile au-dessus du roi ou régule. Cette étoile au-dessus du roi a exactement le même sens que l’étoile des rois Mages.

Toute cette connaissance est inscrites dans les ziggourats. Bérose, prêtre babylonien né sous Alexandre le Grand, dit dans son livre en trois volumes Babyloniaca que les ziggourat avait sept étages. Chacun des étages était peint d’une couleur différente.

L’étage du bas était de couleur noire, couleur de Saturne. L’étage suivant était blanc, couleur de Vénus, le suivant pourpre, couleur de Jupiter. Nous avons là les trois couleurs du Grand œuvre des alchimistes : Noir, blanc et rouge. En d’autres termes les babyloniens n’ignoraient pas les lois fondamentales de la nature.

Les étages suivant vont continuer a harmoniser couleur, planètes et… métaux : Le quatrième étage est bleu, couleur de mercure, un étage vermillon couleur de Mars, un étage argent couleur de la Lune, enfin un étage or couleur du soleil.

Ce que dit Bérose est confirmé par une inscription de Nabuchodonosor :

« Le Temple des sept lumières de la terre, la ziggourat de Babylone, fut bâtie par un roi ancien ; les hommes l’avaient abandonné depuis le jour de l’inondation (le Déluge ?) Le grand dieu Mardûk, qui a mis le souffle au fond de ma gorge, a excité mon cœur et m’a encouragé à rebâtir le temple des sept lumières. »

Ainsi d‘alchimie a survécu dans les jardins suspendus de Babylone, mais la cruauté et le non-respect de la vie ont transformé la ville en désert pour bêtes puantes car l’alchimie est inséparable d’une grandeur d’âme ou la vie a un caractère profondément sacré.

Avec toute mon amitié.

Cet artice est sur eklablog (hrmophyle) en gros caractères avec les photos à leurplace.

BALADE ALCHIMIQUE A BABYLONE
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15 juillet 2013 1 15 /07 /juillet /2013 07:56

Article revu et édité en gros caractères sur EKABLOG.

Oui, Bérenger Saunière le célèbre curé de Rennes le Château était non seulement richissime mais aussi hérétique ! Surprenant direz-vous et pourtant certains de ces propos prononcés en chaire ne laissent aucun doute : au Moyen Âge, il aurait fini sur les fagots !

Nous trouvons ces incontestables dérives dans les sermons destinés à l’enseignement des fidèles (et quels enseignements !) écrits de sa main et qu’il prononça, en 1890, lorsqu’il était curé par intérim, – en remplacement de l’abbé Vernioles et en attendant l’abbé Gaudissard,– au village d’Antugnac situé à quelques kilomètres de Rennes le château et non loin de sa maison natale de Montazel. Evidemment il était toujours curé de Rennes le Château mais avec la permission de "biner" c'est-à-dire de célébrer deux messes le dimanche.

Le plus étrange dans cette histoire est que les recueils de ces sermons, intitulés Mon enseignement à Antugnac (Éditions Bélisane, 1984) sont introduits par l’abbé Bruno de Monts, un prêtre catholique, qui ferma pudiquement les yeux sur cette criante anomalie mais peut-on le lui reprocher ? N’oublions pas que le jour de son ordination un prêtre prononce une promesse appelée « promesse d’obéissance canonique » où Il s’engage devant Dieu à défendre l’Église et ses collègues ecclésiastiques « à tout prix ». Et cet « à tout prix » est d’un flou tel qu’il correspond à une carte blanche ou à un « permis de tuer » pour reprendre le titre, si expressif, d’un film célèbre…

Lorsque j’étais étudiant, je côtoyais à Limoux, dans ma fonction de pion et accessoirement d’enseignant, des prêtres. Un jour une série de conférences d’ordre pédagogique fut prévue par l'évêque à Castelnaudary et je fus donc convoqué avec l’abbé directeur du Lycée. Avant de partir il me confia que l’abbé Gau (ancien député et ancien mandataire pour tenter de récupérer, auprès de Noël Corbu, l’héritage de l’abbé Béranger Saunière) était désigné, par l’évêque de Carcassonne pour faire une conférence sur la pédagogie. Il insista, auprès de mon abbé directeur, plus compétent que lui en ce domaine, pour qu’il fasse la conférence à sa place. Malgré la longue insistance de l’abbé Gau, il refusa et me confia en aparté qu’il sentait le piège. Et en effet s’en était un puisque dès le début de la conférence l’évêque entra pour surprendre en flagrand déli de désobéhissance mon patron de lycée. J’ai surpris le regard de mon directeur vers l’abbé Gau institué pédagogue de fortune. Vous voulez la traduction, de ce coup d’œil, en paroles crues ? La voici sans détours: « Mon salopard ! »

Cette petite anecdote vous permet de camper l’ambiance dans laquelle vivent les prêtres dont l’évêque teste en permanence la servilité qui doit rester quelque peu ancillaire.

Donc ne soyons pas surpris si l’abbé de Monts a relevé, dans son avant-propos, uniquement les incontestables qualités de Béranger Saunière mais en passant sous silence les preuves évidentes de sa dissidence… Il faut serrer les rangs.

Des qualités Saunière en avaient, c’est incontestable, mais elles étaient parfois complètement inappropriées. En effet, il est curé d’un milieu rural où 50 % des individue sont analphabètes et les 48% restants illettrés plus ou moins profonds. Que fait notre curé ? a l’occasion il montre qu’il est fin théologien et connaît le grec ou le latin ! Il expose des trésors de culture à une poignée de paysans qui n’y comprennent rien et s’endorment sur leur banc. Reston réaliste. Au XIXe siècle un paysan s’intéressait à l’avenir de ses récoltes ou à l’état de santé de ses biquettes. Cette particularité n’est d’ailleurs pas sans étonner Gérard de Sèdes :

« Mais il fait aussi montre d’une grande culture, au risque d’être incompris par les paysans qui l’écoutent, l’étymologie des termes latins et grec incorporés à la liturgie ainsi que l’origine des fêtes instituées par les saints ou les Pères » (p 26 Rennes le Château, le dossier, les impostures… Editions Robert Laffont. Paris 1988.) Souligné par mes soins.

La foi du charbonnier se passe de discours et notre curé ne pouvait l’ignorer. Pour nos paysans Bérenger Saunière Ne pouvait être un érudit mais, bel et bien un extraterrestre !

À qui s’adressait-il ? Cela ne pouvait être destiné qu’à une minuscule minorité cultivée. Et de cette minorité, il nous en parler. Écoutons-le en son prône en guise de commentaire de l’évangile, qu’il, appelle « spich » (p. 30), du 15 juin à propos d’un petit groupe étranger à la paroisse mais qui fréquentait la station balnéaire de Rennes-les-bains où officiait l’abbé Boudet:

« La reconnaissance nous fait un devoir, mes chers frères, de remercier ces nobles étrangers, ces insignes bienfaitrices de notre chère petite église, de la visite qu’elles ont daignée nous faire.

Leur arrivée au milieu de nous est un événement, je le répète et ce mot n’y est pas de trop, que nous ne saurions jamais oublier, un événement qui nous comble de joie et de bonheur, un événement qui honore notre paroisse et qui réjouit à la foi et le cœur des fidèles et l’âme du pasteur et cela au suprême degré, je ne crains pas de le dire. »

Drôle de spich en effet pour introduire un commentaire des Évangiles !

Nous sommes, il est vrai, en plein romantisme mais là l’exagération dépasse les bornes du raisonnable. Saunière manifeste, envers ses visiteurs, autant de respect, si ce n’est plus, qu’à son évêque ! Il appelle cette visite « un événement » qui le comble de joie et de bonheur, qui honore la paroisse, et, comble de superlatif : « réjouit l’âme du pasteur et cela au suprême degré, je ne crains pas de le dire. »

Non c’est trop tonitruant pour saluer la seule venue d’un portefeuille bien garni. Il s’agit, comme le dit Saunière lui-même, de celles et ceux qui ont contribué à l’agencement de l’église et à sa décoration y compris les bouquets ornant l’autel à l’occasion de cette cérémonie du 15 juin 1890 ou notre curé va "biner".

Mais il y a plus beaucoup plus car cela montre une relation spirituelle puissante avec ce groupe car jamais au grand jamais un prêtre ne remplace un commentaire des Évangiles du jour par un véritable chant de gloire en l’honneur des invités jusqu’à demander aux fidèles de prier pour eux !

Le commentaire des Évangile est escamoté ! C’est tout simplement aberrant ! C’est en fait significatif que notre curé reçoive en son sanctuaire non seulement des bienfaiteurs mais surtout des amis. Je le répète, ce « prône » véritable « spich » de réception le prouve sans ambiguïté possible.

Notre curé va plus loin encore dans la marginalisation et l’hétérodoxie, en spécifiant que toute la messe est réservée à ses invités, qu’elle est uniquement pour eux… et « vous autres » fidèle, vous pouvez vous brosser, contentez-vous de prier pour eux, car vous n’aurez rien. Vous aurez votre messe demain ! Ne sommes-nous pas en plein surréalisme ?

« Unissez-vous d’intention à votre pasteur pendant le saint sacrifice de la messe qu’il va continuer à célébrer pour eux, tout en se réservant de l’offrir pour vous autres demain… » p 31. (c’est moi qui souligne)

La présence de ses amis qu’il ne peut qu’avoir rencontrés chez l’abbé Boudet de la station thermale de Rennes-les-Bains, (située à 25km de là) montre une connivence entre les deux prêtres. Béranger leur accorde une valeur indépendante de leur fortune, laquelle n’est pas étrangère à la réfection de l’église dont le nouvel autel fut consacré par l’évêque quelques mois auparavant, alors que le porche est encore en construction au moment de cette cérémonie et que la chaire en attente de réception.

Cela montre combien les fonds nécessaires à la réfection de l’église ne reposent pas sur un trafic de messe. En plus Béranger Saunière livre (dans ce carnet intime) les noms de ses bienfaiteurs, nom qu’il a refusé de donner à son évêque. Il s’agit de Mr et Mme Cavaihé de Mme Cazal et de Mme Barrière. Il fut donc condamné par l’officialité pour trafic de messe alors qu’il aurait pu livrer les noms de ces familles bienfaitrices !

Par ailleurs, pourquoi l’abbé Boudet qui les connaissait n’a-t-il pas insisté auprès de Saunière pour qu’il le fasse ? Mieux, pourquoi n’est-il pas intervenu lui-même, sous le sceau du secret, auprès de l’évêque ? Silence complice donc et silence nécessaire!

Il s’agirait d’un secret partagé avec l’abbé Boudet. Mais quel secret ? En d’autres termes qu’elle est la valeur de ses riches visiteurs au point de préserver, à tout prix, leur anonymat et de les célébrer comme d’éminents personnages, si ce n’est qu’ils sont réellement éminents ?

La valeur réelle de ce groupe dépasse amplement, pour Saunière et Boudet, celle de leur richesse. De quoi s’agit-il donc ? Il ne peut s’agir que de savoir partagé, de connaissance commune où la bienfaisance n’est qu’un prétexte pour se rencontrer et en réalité rendre hommage soit à des enseignants reçus par Béranger soit à des sœurs et frères qui partagent le même savoir.

À partir de là il est impossible d’en savoir plus sur ces connaissances partagées mais le comportement de l’abbé Saunière va nous éclairer. Il est incontestable qu’il prend des libertés vis-à-vis de la doctrine chrétienne au point de sentir le soufre.

Le même recueil de prônes écrit par notre curé vas nous édifier quant à sa curieuse manière de « déifier » la Vierge Marie en manifestant une sorte de « mariolâtrie » que l’Église condamne car la Vierge est supérieure au Christ. Le passage suivant est sans ambiguïté :

« Si par malheur, mes chers frères, ce qu’à Dieu ne plaise, vous veniez à oublier que vous êtes chrétien, enfant de Dieu et de l’Église ; si par malheur vous veniez à perdre de vue avec les bons principes de votre enfance des résolutions de votre première communion ; si par malheur, dis-je, entraîné par vos passions, au milieu des orages de la vie, vous veiniez à perdre de vue la pratique de notre sainte religion, les commandements de Dieu et de l’Église, si vous veniez à renier, et votre foi, et votre baptême et votre bonne mère l’Église. Ah ! je vous en conjure, respectez la bonne Vierge, aimez là, priez là, respectez là, honorez là et Marie qu’on n’invoque pas en vain, ne permettra pas votre perte et votre damnation. Ainsi soit-il.

Cette fin de prône a quelque chose de surréel qui surprit Gérard de Sèdes au point de lui faire écrire : « Enfin, peut-être montre-t-il un bout d’oreille hétérodoxe ». (Op. cit. p. 27). Il poursuit ensuite en s’interrogeant :

« Curieuse dévotion a cette Bona Dea, à l’éternel Principe féminin qui, dans la bouche de Béranger, semble transcender les croyances et les confessions. » (idem supra)

Gérard de Sèdes ne pouvait qu’employer le conditionnel car les implications de cet éternel principe féminin tel que le décrit l’épître de l’immaculée conception du 8 décembre n’a pas un autre sens. Sens toujours incompris par ceux qui n’ont pas une connaissance suffisante des lois de la nature, mais ce n’était pas le cas de Saunière :

« Le Seigneur m’a possédé au commencement de ses voies. J’étais avant qu’il formât aucune créature. J’étais de toute éternité avant que la terre fût créée. Les abîmes n’étaient pas encore, et déjà j’étais conçue. Les fontaines n’étaient pas encore sorties de la terre ; la pesante masse des montagnes n’étaient pas encore formée ; j’étais enfantée avant les collines. Il n’avait créé ni la terre ni les fleuves, ni affermi la monde sur ses pôles. Lorsqu’il préparait les Cieux, j’étais présente ; lorsqu’il environnait les abîmes de leurs bornes et qu’il prescrivait une loi inviolable ; lorsqu’il affermissait l’air au-dessus de la terre ; lorsqu’il donnait leur équilibre aux eaux des fontaines ; lorsqu’il renfermait la mer dans ses limites et lorsqu’il imposait une loi aux eaux afin qu’elles ne passassent point leurs bornes ; lorsqu’il posait les fondements de la terre, j’étais avec lui et je réglais toutes choses. »

Mais Béranger ne reste pas sur cette sorte d’envolée lyrique et sulfureuse sur la Vierge Marie et montre son hérésie le jour de la Pentecôte du 25 mai 1890. C’est à ce moment qu’il manifeste réellement son hétérodoxie en inventant (soulignée dans le texte ci-dessous) une croyance populaire qui n’existe pas :

« Dix jours s’étaient écoulés, pendant lesquels ils (les apôtres) avaient persévéré unanimement dans la prière, lorsque tout à coup, il se fit un grand vent autour du cénacle, un globe de feu apparut et selon une pieuse tradition, vint se reposer sur la tête de Marie pour se diviser ensuite en forme de langue de feu qui vinrent se placer sur la tête e chacun des apôtres. » (p.18)

Cette « pieuse tradition » est une pure invention pour donner une importance capitale à la Vierge en totale contradiction avec les Églises d’Orient ou la Vierge est représentée dans le cénacle sans une langue de feu au-dessus de la tête car, disent les Orthodoxe, elle a déjà reçu le saint Esprit à l’occasion de la naissance de Jésus !

Alors quel est le sens de cette curieuse « tradition » que rapporte Saunière ? C’est que la Vierge est l’unique réceptrice de l’Esprit et c’est elle qui « enfante » non seulement le Christ mais aussi tout l’Esprit qui se diffusera aux apôtres.

Évidemment, cela a un double sens car la mère ou mater n’est autre que la matière qui va recevoir l’Esprit et le distribuera ensuite aux hommes de bonne volonté. C’est tout simplement l’alchimie dont le symbolisme ne pouvait qu’imprégner les décorations de l’église de notre curé. J’ai expliqué cela dans mon livre Rennes la château : La carte des trésors.

Avec toute mon amitié.

LE CURE HÉRÉTIQUE DE RENNES LE CHATEAU
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7 juillet 2013 7 07 /07 /juillet /2013 09:27
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5 juillet 2013 5 05 /07 /juillet /2013 10:07
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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 15:55
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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 14:31
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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 14:19

Pour préparer la balade alchimique solsticiale, de ce 22 juin 2013 autour de Rennes le Château, j’ai du me replonger dans les énigmes qui jalonnent la région. Parfois j’ai approfondi un sujet. J’ai eu l’idée (pardonnez-moi si elle est inintéressante) de vous faire part des éclaboussures de mon esprit qui a tantôt un « œil » sur le terrain tantôt sur l’athanor.

En réalité j’ai joué, mais il est difficile de saisir les soubassements sans fonds de la marelle ou le pèlerinage labyrinthique du jeu de l’oie qui exprime les grandes lois de l’univers.

Il est un prieuré non loin de Limoux dans l’Aude qui abrite une vierge dont le visage est noir. C’est Notre-Dame de Marceille. Contraste saisissant avec celui de la mère du Christ qui ne fut jamais noir. Nul n’ignore que le noir est l’inverse du blanc comme nous le montre l’alternance des jours et des nuits. C’est ce concept d’inversion qui prend de l’ampleur quand nous savons que la spiritualité, plus exactement la mystique ne repose pas sur la récitation ou déclamation de prières mais au contraire dans l’apprentissage du silence, ce qu’exprime d’ailleurs le mot mystique qui provient de muet. La vierge noire nous demande de la fermer ! Banc et noir, bruit et silence des inverses en balancements… qu’ont fort bien compris les Templiers comme le montre l’alternance du blanc et du noir dans leur étendard ou beaucéen de sable (noir) et argent (blanc) ou encore soufre et mercure (vif argent). tels est la clé de la spiritualité réelle, c’est-à-dire initiatique,telle est aussi la clé fondamentale de l’alchimie. Deux clés qui n’en font qu’une autant dans le sanctuaire de Notre-Dame de Marceille que dans l’église de Rennes le château ou le sol est carrelé de blanc et noir.

En d’autres termes l’inversion est l’unique voie de notre compréhension du monde qui est au-delà de notre réalité et d’où émanent toutes les causes qui se manifestent parfois sous formes de coïncidences intemporelles que le psychologue C. G. Jung a appelé Synchronicité. Sayons plus explicite : nous vivons dans un anti-univers forgé avec notre propre obscurité. À nous d’accéder à l’Univers-sel lumineux comme l’a fort bien écrit le curé Béranger Saunière en spécifiant ainsi le rôle du « sel » alchimique dans cette démarche de découverte de la lumière, de ce qu’elle contient de plus précieux et que le miroir d’argent de la lune, dans son écrin noir, nous diffuse à satiété.

Retenons l’importance des contrastes et partons pour le pèlerinage à Notre-Dame de Marseille.

Mettons-nous à genoux, comme tous les pèlerins et avançons sur la voie sacrée qui monte vers les portes du sanctuaire.

Les galets nous agressent les genoux (saint genou priez pour nous en votre 17 janvier) et la douleur est offerte au Christ qui a souffert pour nous. Heureusement, une dalle plate est là pour calmer la douleur. Mais il faut recommencer jusqu’à rencontrer 52 pierres planes de repos. Un calvaire pour les genoux sanguinolents. L’on comprend pourquoi les pèlerins plaçaient sous leurs articulations des coquilles pour atténuer la douleur. Ainsi, le coquillage saint Jacques est devenu le symbole des pèlerins se rendant à Compostelle pour devenir celui de la douleur et de la lumière plus exactement de la douleur (jalonnant toutes vies) menant à la lumière. Évidemment, cela n’est efficace que dans la mesure où nous connaissons la raison d’être de ces tourments, alors il devient possible de les accueillir non pas dans un malsain plaisir mais dans la sérénité paisible.

Dès le début du parcours une stèle surmontée d’une croix de fer nous dit qu’en 1886 un pèlerin à rendu l’âme à cet endroit le 2 mai.

C’est la pierre gravée à la mémoire du sieur Gustave Vison qui serait décédé en ce lieu. D’après de multiples enquêtes, il s’avère que cette stèle est fausse, elle ne correspond à aucun mort. Plus exactement c’est celle d’un mort-vivant. Ainsi, nous restons dans les inverses et les contrastes à un degré tel qu’Aristote y perdrait son latin (c’est une manière de parler !)

De ce fait, l’inscription devient une indication, un message crypté qu’il faut déchiffrer. Souffrez que je tente, après une armée d’autres investigateurs patentés, de vous livrer le fruit de mes acrobatiques suppositions !

Dans l’inscription qui se présente de la sorte :

ICI EST MORT

GUSTAVE VISON

SE RENDANT

A.N.D

DE MARCEILLE

LE 2 MAI 1886

____

PRIEZ POUR LUI

Si 1886 est la date de publication du livre La vraie langue celtique et le cromlech de Rennes les bains, c’est pour attirer l’attention sur ce livre ou un chapitre est consacré à Notre-Dame de Marceille.

Et justement remarquez comment l’expression « A Notre-Dame » qui devrait être abrégée en « A N.-D. » (A Notre-Dame) est écrite « A.N.D ». Le point après la lettre A (préposition) est en trop et le point après la lettre N aurait du être suivi d’un trait d’union.

Les deux points et le trait d'union ont été décalés ensemble d’une lettre vers la gauche pour que l’un se trouve après le A préposition, qui ne devrait pas en comporter, et l’autre après le N pointé (N.) abréviation de « Notre ». De ce fait, le point du D. signe de l’abréviation de « Dame » à disparu.

Lors de ce décalage à gauche le trait d’union s’est perdu, il aurait dû se trouver sur le N.

Cette inscription qui devrait être A N.-D. est en réalité, après décalage des trois signes sur le gauche: A.N.D, ce qui met en évidence la lettre barrée N. Nous voyons apparaître l’union de deux A, l’un à l’endroit l’autre à l’envers. En d’autres termes, cela signifie qu'il faut inverser une lettre et que les archives des AA sont non loin de là.

Je rappelle que les AA (voir mon livre Rennes le château la carte des trésors) sont une résurgence secrète de la Compagnie du Saint Sacrement dont St-Vincent Depaul faisait partie ainsi que l’évêque d’Aleth Nicolas Pavillon. Elle fut dissoute par Louis XIV mais continua d’exister sous le nom de AA. Toutes les archives contenaient des secrets d’État, car Vincent Depaul était le confesseur de la famille royale, y sont mentionnés en ses registres. Depaul fonda les lazaristes qui furent inféodés à N.-D. de Marceille. Telle est la raison pour laquelle la statue du père des Enfants trouvés se trouve sur l’esplanade du prieuré.

Le N barré est sur un axe horizontal. En le faisant tourner sur cet axe on obtient un N inversé : И.. Telle est la raison de la présence du И au sommet de la croix qui était sur la tombe de Béranger Saunière. Ce И est le trait d’union entre ceux qui savent ou se trouve les archives des AA et donc ou est le trésor de Rennnes le Château, Il s'agit aussceux qui maîtrisent la langue verte ou inverse et savent que la matière alchimique ne saurait être convenablement œuvrée sans avoir divisé le « sel » régénérateur en 14 parts puisque la lettre N est la 14ème de l’alphabet. Raison pour laquelle le chemin de croix compte 14 stations qui s’énumèrent à l’envers lorsque le curé fondateur est alchimiste. Dans l’église de Rennes le château les 14 stations dessinent un « n » minuscule tracé de droite à gauche… À l’envers.

Pour le lire il faut tourner le dos à l’autel comme le prêtre donnant la bénédiction à la fin de la messe.

De ce fait, le chemin commence côté Évangile de l’autel (côté gauche en le regardant) alors qu’il devrait y aboutir puisque c’est la fin de sa mission sur terre pour devenir le fils dont on lit les évangiles. En effet, c’est de ce côté de l’autel que sont lues les évangiles lors de la messe de saint Pie V que célébrait Béranger Saunière.

Voilà j’espère que vous vous êtes bien amusés !

Avec toute mon amitié.

P.S. Ce blog est désastreux et je n'y suis pour rien.

La marque alchimique du prieuré de N.-D. De Marceille.

La marque alchimique du prieuré de N.-D. De Marceille.

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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 11:06

J’ai parfois parlé de science-fiction en faisant remarquer que certains auteurs étaient proches de l’alchimie et en particulier le canadien Alfred Elton VAN VOGT (1912-2000), considéré comme l’un des chefs de file de « l’âge d’or » de la science-fiction américaine. Pour certains critiques son œuvre a beaucoup vieilli. À cela une seule réponse : cette dépréciation est le fruit de l’obsolescence qui gagne certaines expressions scientifiques. Elle est beaucoup plus liée aux variations terminologiques qu’à l’évolution réelle des techniques. Par exemple, de nos jours nous ne parlons plus de la même manière d’énergie atomique souvent remplacée par le synonyme d’énergie nucléaire. Employer la première expression donne des rides au texte, pourtant l’énergie atomique est bien loin de nous avoir tout révélé. Nous sommes devant une réalité quelque peu décevante, mais est-elle évitable ? En effet, la science-fiction est parfois snobinarde, elle se révèle victime de la mode. En cela elle est aux antipodes de l’alchimie qui se présente beaucoup plus comme une science aboutie ne donnant pas de prise à des fluctuations sémantiques liées aux caprices de la modernité.

En filigrane des récits, que ce soient ceux qui structurent la faune de l’espace,(où le potassium, chers aux alchimistes, est mis en exergue) le cycle des Linns (qui caractérise le génie salvateur agissant sur le macrocosme à travers le microcosme, opération si proche des transplantations de Paracelse.) et celui des anti A (qui donne le véritable sens de la dimension humaine avec en surcroît une prophétie sur les capacités psychique exceptionnelles que révéleront les neurosciences). Dans tous ces romans sont abordées des réalités essentielles ou l’alchimie tient une place prépondérante. En cela l’œuvre de VAN VOGT est immortelle. Par ailleurs l’intégration de ce citoyen Canadien à « l’âge d’or » de la science-fiction Américaine est une étrange convergence, un clin d’œil « doré » de la synchronicité pour parler le langage de C. G. Jung, et cela ne manque pas de relief, de ce genre de relief qui n’a rien de commun avec l’orogenèse.

Mais les littéraires sont-ils tous sensibles à la dorure alchimique de son œuvre ? En tout cas le révolté « antisystème » Boris VIAN (1920-1959) ne s’y est pas trompé en traduisant ses romans sur les anti-aristotéliciens. Oeuvre reposant sur les concepts très fructueux de la sémantique Générale que venait de formuler le mathématicien polonais, ce génial aristocrate qu’était le comte Alfred KORZYBSKI (1879-1950). Génial il l’était pour avoir su faire sortir de leurs abstractions la physique quantique et celle de la relativité d’Einstein. Il leur donna une dimension humaine, sans perdre le référentiel mathématique, d’une manière telle qu’elle s’apparente à un art de vivre extraordinairement riche. C’est dans ces concepts qu’ont puisés les fondateurs de la Gestalt Théorie (de l’Allemand Gestalttheorie qui signifie « théorie de la forme ») si chère à certains psychologues et aussi les fondateurs de la « Programmation neuro linguistique (P.N.L) ». Chacun de leur côté, on établit un domaine de sciences humaines qui ne tarda pas à rompre le cordon ombilical qui les reliait avec les concepts fondamentaux du mathématicien Polonais.

Toutes ces disciplines fécondées ne sont qu’un éclatement dépréciateur de l’œuvre de KORZYBSKI où les romans de VAN VOGT sont un retour aux sources en même temps qu’une agréable vulgarisation qui permit à beaucoup de Français de découvrir les fondements de la sémantique générale que notre aristotélicienne Éducation Nationale ne saurait enseigner, à moins d’aller chercher un bâton pour se faire battre !

Autant l’œuvre de l’auteur Canadien offre de multiples pistes de réflexions pour aborder l’alchimie théorique qui prépare l’entrée au laboratoire, autant la sémantique générale s’avère un instrument de réflexion pour aborder le changement de la pensée (métanoïa) si nécessaire comme prélude à la transmutation de l’être et conséquemment à celle de la matière si étroitement intriquée dans le temps comme l’a bien montré Salvador Dally dans son tableau des montres molles...

Avec toute mon amitié.

Blason de KORZYBSKI.

Blason de KORZYBSKI.

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9 juin 2013 7 09 /06 /juin /2013 16:04

DE LA POINTURE DES GODASSES A L’AGE DES PIEDS QUI SONT DEDANS.
Faites le test.


Prendre la calculatrice.
Inscrire la pointure de vos chaussures et la multiplier par 5,
- rajouter 50,
- multiplier le total par 20,
-
rajouter 1013,
- puis soustraire votre année de naissance.
Maintenant vous obtenez un nombre avec 4 chiffres;
les 2 premiers c'est votre pointure de chaussures, et les 2 derniers c'est votre
âge !

Ben oui, en regardant les ailes d’un moulin, on peut découvrir l’âge du meunier… et celui de votre ange gardien ! C'est une blague ? Pas si sur ! ! !

Les nombres ont plusieurs niveaux d'expressions outre celui qui structure les maths. L'actuelle numérologie n'est qu'un très pâle reflet de leur réalité ésotérique car elle repose essentiellement sur des calculs et des définitions dont les numérologues actuels ignorent l'origine. Ors quand on met un pieds sur un axiome sans l'écraser on n'entre pas dans le monde de l'ésotérisme mais dans celui du conditionnement ou pire dans la superficialité... Bon j’arrête de jouer de la trompette même si c'est dans l'intention de vous éviter d'être trompé.

Avec toute mon amitié.

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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 15:29

Je suis débordé et de ce fait j'ai mauvaise conscienc de laisser dormir mon blog. J'ai pensé que je pourrais soumettre à votre jugement un texte que j'ai en chantier pour présenter un fascicule sur l'alchimie à Montpellier. Cet ouvrage fera suite à celui consacré à la place royale et solaire du Peyrou.

Si, dans la ville de Montpellier, la place royale du Peyrou est, globalement, un ensemble architectural homogène construit sensiblement au même moment il peut, de ce fait, être traité comme un tout. Il n’en est plus de même pour les étapes suivantes de la balade alchimique à travers la cité ou chaque symbole est différent dans sa facture puisque les représentations architecturales ne sont pas toujours de la même époque.

Le moment de la mise en place de chaque allégorie est parfois séparé d’un siècle ou deux. Quoi qu’il en soit, même si leur style est très différent leur sens resté inchangé.

Ainsi allons-nous d’une facture figurative à une autre des plus abstraite. Un œuf peut, par exemple, être aussi bien un œuf de poule en relief, comme sur la façade d’un immeuble de la place de la Comédie, qu’une simple ellipse comme celle qui est tracée sur le sol de cette même place ou encore c’est une voûte très bombée telle la forme du dôme qui coiffait le château d’eau du Peyrou avant que les révolutionnaires ne la démolisse.

Un glissement de sens s’opère souvent puisque l’œuf est inséparable de la coquille, c’est pourquoi celle des bivalves marines comme les Pecten jacobeus (coquille saint Jacques) vont orner certains linteaux qui portent le dôme ovoïde du château d’eau. Cela explique aussi que le désir de perpétuer le symbole de l’œuf a favorisé la conservation, depuis le XVIIe siècle, de la trompe ou coquille de l’hôtel de Sarret, à l’angle de la rue du palais des Guilhem et celle de la coquille.

J’ouvre une parenthèse car il faut s’entendre sur la signification du mot symbole qui est polysémique et de ce fait ne saurait être compris uniquement dans la seule perspective matérialiste c’est-à-dire sous le seul angle de la spéculation abstraites ou celui de l’analyse psycho-spirituelle.

En alchimie la symbolique est non seulement liée à l’être mais c’est aussi une traduction analogique des phénomènes observés au laboratoire. Cela est évidemment déroutant pour beaucoup, c’est une raison pour l’aborder ici.

Dans le corpus alchimique trois sens se télescopent : celui de la connaissance théorique du grand Œuvre au laboratoire, avec sa terminologie particulière. Puis celui de la dimension spirituelle inséparable du laboratoire, ce qui est difficile à saisir pour beaucoup. Pourtant, cette spiritualité est extrêmement puissante, concrète et agissante, car liée à une observation directe et transcendantale, diraient les philosophes Kantiens. C’est une perception directe de l’Esprit « mercuriel » en action dans la matière…

Cet aspect de l’observation de l’indicible est difficilement concevable pour nos contemporains car la science est incapable de l’accepter puisque sa pensée s’est altérée sous l’impérieuse pression de son « matério-centrisme » qui sous-tend sa philosophie et l’emprisonne dans une manière de voir. Quant à la religion, elle l’a condamné pour mise en péril de son interprétation du christianisme et surtout du véritable sens du Saint Esprit.

En un mot l’alchimie est une science siégeant à l’interface de toutes causes côtoyant de ce fait le sacré. Et cette interface ne se découvre pas en lisant un livre ou en méditant de toutes les façons possibles. En conséquence, cet art sacerdotal s’avère, spirituellement parlant, plus chrétien plus œcuménique (comme le furent les musulmans fatimides et les Ismaéliens) que le christianisme actuel… C’est cet œcuménique mystique lié à l’alchimie que s’est efforcé de montrer l’alchimiste médecin de l’Université de Montpellier Pierre-Jean Fabre (1588-1658) en son livre l’Alchimiste chrétien (1632). En démontrant la dimension chrétienne de l’alchimie, il en aborde l’universalité au-delà de l’œuvre des législateurs sans pour cela les contredire. Le substrat matériel (à partir des phases du grand œuvre) de cette compréhension ne saurait avoir d’accointances avec les démonstrations discursives, émanerait-elle de théologiens chevronnés.

Il y a enfin l’oratoire qui est certes essentiel mais il n’est en réalité qu’un lieu de préparation, de sensibilisation au contact, à la confrontation, avec l’ineffable se manifestant au laboratoire.

Quant au troisième volet, c’est le « cabinet de réflexion » lequel est à l’origine de l’éveil des capacités cérébrales endormies. Opération qui se déroule grâce à diverses pratiques comme l’hésychasme, la cabale et l’exécution d’exercices physiques proches du yoga ou du qi-gong. Le but essentiel de tous ces exercices est de changer la manière de penser… ce qui n’est pas une mince affaire.

Ces trois aspects réunis font de l’alchimie un art sacerdotal lié à ce christianisme des premiers siècles qui était alimentés par des connaissances issues directement de l’enseignement du Christ et non, comme actuellement, par des croyances reposant sur des lois cléricales.

Quand nos concepts ne peuvent s’évader de l’intellectualisme lié à la pensée néo-cartésienne, ils restent alors étroitement assujettis à environ 10% de notre intelligence réelle, c’est-à-dire grosso modo aux seules capacités essentielles de notre encéphale cérébral gauche. De ce seul fait, il devient totalement impossible de saisir l’insertion de l’esprit dans la matière, sa fécondation de la matrix (matière) universelle, afin qu’elle manifeste cette vie qui caractérise toute structures végétale, animale et humaine… Je ferme cette longue parenthèse.

Les représentations alchimiques dans la ville sont très hétérogènes et ne peuvent qu’être comparées à un écho à travers le temps, d’une même sonorité.

Selon le style d’un siècle, nous aurons donc une mélodie différente qui s’adaptera à la psychologie et à la sensibilité de la population du moment.

L’usure verra des représentations disparaître, d’autres apparaître pour compléter à leur manière la partition du siècle précédent. C’est ce genre de processus que nous avons pu découvrir au Peyrou ou le quadrant solaire et les deux lions du XXe siècle se sont harmonieusement insérés dans la symbolique du XVIIIe.

Bien souvent le tout aura l’apparence d’un joyeux désordre donnant l’impression aux visiteurs que les interprétations sont incertaines et mêmes tirée par les cheveux. Cette critique est normale quand on ignore que l’analyse n’est pas diachronique et donc similaire à celle que l’on pourrait faire d’une fresque historique puisque l’on ne suit pas le fil du temps.

En effet, il s’agit en réalité du fil d’une pensée intemporelle qui se déroule comme un fil d’Ariane, indépendamment de l’histoire et des styles, pour conduire vers une connaissance et une harmonisation de l’être avec l’univers autant stellaire qu’intérieur. L’un étant inséparable de l’autre.

Certains symboles alchimiques seront si souvent présents dans les décorations qu’ils finiront par être adoptés par tous les artistes et architectes pour devenir des classiques. C’est le cas pour la coquille, si poche de l’œuf, qui signe le pèlerin se rendant à St Jacques de Compostelle et orne autant les meubles que les diverses niches abritant ou non des statues et aussi sur les chapiteaux de colonnes ou les entablements.

De même trouvons-nous la licorne autant dans la fontaine de la place de la Canourgue que dans des œuvres alchimiques comme dans la fameuse tapisserie de Bayeux ou dans le timbre de certains blasons, tel fut le cas du roi d’Angleterre Georges-Auguste II (1683-1760). Ce monarque ayant oublié, à l’instar de ses prédécesseurs, tout lien avec la symbolique alchimique. En cela il fut en accord avec l’aristocratie européenne qui renonça à sa valeur mystique intrinsèque en s’alliant politiquement avec une Église exsangue de connaissances.

PROPOS SUR L'ALCHIMIE A MONTPELLIER ET AILLEURS
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  • : Alchimie, cabale
  • : Il s'agit ici d'Initiation christique, de lien entre le christianisme initiatique ancien et les différents courants de la mystique permettant une fructueuse transformation de la pensée(métanoïa) pratiquée par les alchimistes. Des sujets divers sont abordés : Spiritualité, initiation, alchimie, cabale, mythologie, symbolisme...
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